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Abstract
Avec la succession des crises agricoles, la question des revenus des agriculteurs et du partage de la valeur au sein des chaînes agroalimentaires (agriculteurs, industriels, distributeurs) occupe une place centrale dans le débat public. Plusieurs mesures ont été mises en place, notamment les lois EGALIM (2018, 2021), et d’autres ont été envisagées, comme l’instauration de prix planchers évoquée par Emmanuel Macron au Salon de l’Agriculture 2024. Toutefois, l’efficacité de ces dispositifs reste débattue. Pour éclairer ces discussions, nous essayons de mieux comprendre la formation des prix et des marges ainsi que leur ajustement aux réformes en nous concentrant sur l’industrie laitière française. Notre approche combine une dimension théorique et une dimension empirique. La partie théorique vise à définir les marges des industriels laitiers et à en identifier les origines, en distinguant deux formes de pouvoir de marché : le pouvoir de marché à la vente, qui se traduit par des markups, et le pouvoir de marché à l’achat de lait cru, qui se traduit par des markdowns. La partie empirique permet d’estimer ces marges, ainsi que les markups et les markdowns, à partir de données administratives et en mobilisant des méthodes économétriques appropriées.