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Abstract
Au cours des deux dernières décennies les pays émergents ont gagné d’importantes parts du marché mondial des produits agricoles et industriels. La meilleure performance sur la période 1995-2010 a été réalisée par la Chine, qui s’est imposée comme premier pays exportateur, devançant les États-Unis. La pression concurrentielle imposée par les pays émergents est particulièrement forte pour les produits technologiques, une spécialisation traditionnellement réservée aux pays industrialisés. Comment les pays membres de l’UE font-ils face à ces pressions et comment se situent leurs performances par rapport à celles d’autres grands pays industrialisés ? Afin de répondre à ces questions, on analyse la redistribution du marché mondial à un niveau fin par produits et par variétés de produits vendus à des prix différents. Une méthode économétrique originale nous permet de distinguer les variations de parts de marché dues à la pure compétitivité de celles dues à la composition par produits et par destinations des exportations. La bonne tenue des parts de marché de l’Union européenne à 27 (UE27) contraste en comparaison des pertes japonaises et américaines. À la différence des autres grands pays industrialisés, l’UE27 bénéficie d’un positionnement fort sur le haut de gamme et évite des pertes de parts de marché sur les produits technologiques. Dans le secteur agroalimentaire, malgré ses pertes de parts de marché en faveur des pays émergents, l’UE27 s’approprie la position de leader, longtemps détenue par les États-Unis, et une place dominante sur les exportations agroalimentaires haut de gamme. Ces performances s’expliquent par la capacité des pays membres de l’UE27 à concentrer leurs exportations sur les marchés les plus porteurs.