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Abstract
Malgré la mise en oeuvre des différentes politiques d’ajustement structurels découlant de
l’option du libéralisme économique, l’économie béninoise peine toujours à décoller avec une
agriculture à dominance familiale et traditionnelle, subvenant difficilement aux besoins des
populations sans cesse croissantes. Les ménages agricoles ruraux vivent toujours dans des
situations contraignantes de crédit qui sont souvent considérées comme faisant partie des
contraintes majeures au développement agricole du pays. Ainsi, au regard de l’importance
accordée au crédit dans les programmes de développement, cette étude s’est proposée
d’analyser la vulnérabilité des exploitations agricole à la contrainte de crédit d’une part et,
d’autre part, de faire une évaluation ex anté l’impact de la levée de cette contrainte sur la
production et le revenu agricole de ces exploitations. L’étude a été réalisée dans la basse
vallée de l’Ouémé et a utilisé les données empiriques collectées auprès de 54 exploitations
agricoles. Ces données ont été complétées par les données secondaires de sources diverses.
L’approche méthodologique adoptée a été la modélisation par la programmation linéaire
stochastique discrète tenant compte des risques d’inondations. Le modèle de programmation
élaboré a montré que les petites exploitations sont les plus vulnérables à la contrainte de
crédit. Ainsi, le modèle a estimé respectivement à 2,62 ; 0,76 et 0,55 FCFA l’augmentation du
revenu qui résulterait de l’apport d’un francs CFA supplémentaire du crédit formel pour les
petites, moyennes et grandes exploitations. En ce qui concerne l’impact de la levée de la
contrainte sur la production et le revenu agricoles, les prédictions du modèle ont montré que
cette levée pourrait permettre d’accroître la production du piment de 66% tout en réduisant
celle du niébé de 65%. Par ailleurs, l’impact de la levée de la contrainte de crédit sur le revenu
agricole a été évalué à 21,26% pour les exploitations moyennes.