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Abstract

Les jurys de nez riverain sont fréquemment mobilisés par les industriels pour évaluer les nuisances occasionnées par leurs activités sur le voisinage. Ces dispositifs jouissent d’une représentation collective relativement positive qui valorise l’usage collectif d’un sens réputé sous-exploité. Pourtant la forte conflictualité associée à leurs contextes de mise en place interroge les conditions de leur opérationnalisation sur le terrain et en particulier le lien entre l’activité perceptuelle collective, à proprement parler, et les enjeux de pouvoir qui s’y trament. Cet article montre que la mise en place des jurys de nez compose avec de nombreuses contraintes en partie expliquées par le caractère conflictuel de la situation. Ces contraintes ont conduit, dans le cas étudié, à des arrangements spécifiques structurant l’activité perceptuelle : mise en place d’un langage olfactif relativement simple et rapidement opérationnel sur le terrain, composition du jury façonnée par un enjeu de « représentation » des différentes parties en présence. Si le dispositif n’en est pas moins opérant dans sa capacité à faire exister institutionnellement la gêne, il s’avère toutefois très fragile car facilement soumis aux critiques et disqualifications.

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