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Abstract

À partir de la fin des années 1970, les autorités sanitaires françaises ont organisé d’importantes campagnes de communication promouvant des pratiques alimentaires plus saines, et préconisant notamment de consommer moins de sucres, de graisses et de sel. Redoutant une diminution de leurs ventes, certains industriels ont réagi à ces campagnes en diffusant des messages concurrents des recommandations nutritionnelles officielles. Ce faisant, ils ont délibérément cherché à brouiller les messages diffusés par les autorités sanitaires et à minimiser leur impact sur les pratiques alimentaires. Nous analysons ces pratiques à travers le cas du Comité des Salines de France (CSF), une organisation représentant les producteurs de sel français. Le CSF a recouru à quatre stratégies principales de communication indirecte et de dissimulation, de déni, de diversion, et enfin de disqualification et d’intimidation. Notant la similitude de ces stratégies avec celles d’autres industriels, nous défendons l’idée que ces stratégies font partie d’un répertoire d’action commun aux acteurs industriels, qu’ils mobilisent lorsque l’innocuité sanitaire ou environnementale de leurs activités ou de leurs produits est mise en cause.

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