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Abstract

Raison d’être du rapport Qu’il s’agisse de la Déclaration universelle des droits de l’homme, rédigée il y a 68 ans, de la Déclaration du Millénaire, ratifiée il y a 15 ans, ou des objectifs de développement durable récemment adoptés, la promotion des droits de l’homme et l’élimination de la discrimination et des inégalités à l’égard des femmes, des hommes, des filles et des garçons demeurent au coeur de l’attention mondiale. Toutefois, les inégalités persistent malgré la reconnaissance accrue des droits des femmes et des avantages qui profitent à l’ensemble de la société lorsque les femmes et les hommes jouissent des mêmes opportunités, d’un traitement équivalent et d’un accès équitable aux ressources. À l’échelle régionale et nationale, un nombre croissant de personnes admettent que l’amélioration du bien-être économique et social des femmes africaines entraîne des conséquences positives dont bénéficie la société tout entière. Pourtant, malgré ce constat, les inégalités entre les genres restent considérables : des écarts significatifs subsistent entre les opportunités offertes aux hommes et celles dont disposent les femmes. Il s’agit là d’un problème majeur et d’un obstacle de taille à la transformation structurelle, économique et sociale, laquelle demeure l’objectif de tous les pays d’Afrique. Le paysage du développement étant en perpétuelle évolution, avec l’apparition constante d’opportunités, de vulnérabilités et de chocs, il est indispensable pour l’Afrique d’accélérer ses efforts en faveur d’un développement humain durable et équitable. Cet objectif peut être atteint grâce à la consolidation de la résilience économique, sociale et environnementale des femmes et des hommes, à l’amélioration de leur productivité et à l’accélération du rythme de la transformation économique structurelle dans la région. Ce rapport examine les progrès réalisés en matière d’égalité des genres ainsi que le meilleur moyen d’accélérer la Vue d’ensemblepromotion de la femme en Afrique. Il paraît à un moment où l’ensemble du continent africain connaît des bouleversements multiples, des dynamiques récentes de transformation sociale et économique ayant notamment ouvert la voie à des avancées significatives sur le plan du développement humain. Le présent rapport identifie les points d’intersection entre les processus politiques et économiques, et présente un programme d’action précis. Ce dernier vise à aider les pays africains à faire face aux difficultés de manière plus efficace et à accélérer les progrès en matière d’égalité des genres et d’autonomisation des femmes. Le programme portant sur l’égalité des genres peut favoriser la réalisation de l’Agenda 2063 et des objectifs de développement durable (ODD). Outre la réalisation de l’ODD 5, spécifiquement axé sur l’égalité des genres, aborder l’ensemble des questions liées à la problématique hommes-femmes avec plus détermination permettra d’accélérer les efforts déployés par les gouvernements et d’autres parties prenantes pour atteindre un grand nombre, sinon la totalité des ODD, grâce au rôle et à la position que les femmes occupent dans les différents secteurs et à tous les niveaux de la société. Approche analytique Pour le PNUD, le meilleur moyen de remédier aux inégalités entre les genres du point de vue du développement humain consiste à renforcer les capacités des femmes et à accroître les opportunités qui s’offrent à elles, ainsi qu’à contribuer à l’amélioration des résultats pour les générations actuelle et futures. Le lien entre égalité des genres et développement humain repose sur trois dimensions interdépendantes : • dimension économique : travail plus productif au sein du foyer et dans le monde des affaires, en tant qu’employeur, employé ou entrepreneur ; dimension sociale et environnementale : meilleure santé, niveau d’éducation amélioré, élimination de la violence physique et sexuelle à l’égard des femmes et exploitation durable des ressources pour les générations actuelle et futures ; • dimension politique : voix et représentation plus équitables au sein des processus de décision et d’affectation des ressources. L’approche analytique adoptée par ce rapport vise à examiner le défi que représente l’égalité des genres en identifiant les points d’interaction entre les processus politique, économique et social qui entravent l’autonomisation des femmes ou, au contraire, y contribuent. Le rapport étudie sous l’angle de « l’économie politique » la manière dont les idées, les ressources et les pouvoirs sont conceptualisés, négociés et mis en oeuvre par différents groupes sociaux en relation aux inégalités entre les genres, que ce soit sur le lieu de travail, sur le marché ou au sein du foyer. Il convient de souligner que le présent Rapport sur le développement humain en Afrique est le fruit d’un important travail de coopération entre le Bureau régional pour l’Afrique du PNUD et de nombreux autres organismes, institutions, praticiens et chercheurs. Il a également été élaboré en étroite collaboration avec la Commission de l’Union africaine. Par conséquent, outre l’Afrique subsaharienne, le rapport étudie la situation dans les États arabes d’Afrique du Nord. Son processus d’élaboration a impliqué un travail approfondi d’analyse et de recherches quantitatives, une étude qualitative interactive, des consultations avec de nombreuses organisations en Afrique ainsi qu’une enquête en ligne à l’échelle du continent. Les paragraphes suivants mettent en avant certains des principaux points détaillés dans les chapitres du rapport. Développement humain en Afrique : progrès et défis Le présent rapport examine les progrès accomplis en matière de développement humain en Afrique au moyen de différents indicateurs élaborés par le PNUD pour évaluer divers aspects du développement humain, y compris les inégalités entre les genres. Ces indicateurs font ressortir d’importants écarts en termes de valeurs et de classement sur l’ensemble de la région africaine, ainsi qu’entre les différentes sous-régions du continent. De manière générale, l’Afrique affiche l’un des taux d’amélioration du développement humain les plus rapides au monde sur ces vingt dernières années, mais possède aussi les niveaux de développement humain moyens les plus faibles par rapport aux autres régions du monde. Toutefois, tous les pays d’Afrique ne présentent pas un faible niveau de développement humain. Sur les cinq sous-régions, 17 pays ont atteint un niveau de développement humain moyen ou élevé : six pays en Afrique australe, cinq en Afrique du Nord, trois en Afrique centrale, deux en Afrique de l’Ouest et un en Afrique de l’Est. Les pays africains présentant les niveaux de développement humain les plus élevés sont l’Algérie, la Libye, Maurice, les Seychelles et la Tunisie. Trente-six pays d’Afrique (sur 44 pays dans le monde) figurent dans le groupe des pays à faible développement humain. Néanmoins, les pays qui affichaient initialement de faibles niveaux de développement humain réalisent d’importants progrès à cet égard. Les pays ayant enregistré les avancées les plus notables depuis 2000 sont l’Angola, le Burundi, l’Éthiopie, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Rwanda, la Sierra Leone, la Tanzanie et la Zambie. Les pays qui disposaient au départ de faibles niveaux de développement humain progressent en moyenne plus rapidement que les autres, ce qui signifie qu’ils réduisent leur retard. Le rythme des progLes calculs réalisés au moyen des indicateurs spécifiques au genre élaborés par le PNUD révèlent la présence d’inégalités considérables entre les hommes et les femmes dans presque tous les pays d’Afrique. Qu’ils soient liés au revenu ou non, les écarts entre les genres se traduisent par un développement humain plus faible chez les femmes que chez les hommes. En moyenne, les Africaines ont un niveau de développement humain équivalant à 87 % seulement de celui des Africains. Dimensions sociales de l’égalité des genres Les dimensions sociales de l’égalité des genres, concernant les tendances dansles domaines de l’éducation et de la santé, sont des facteurs déterminants de l’égalité et de l’autonomisation des femmes. Dans l’ensemble, les inégalités entre les genres dans les services sociaux se traduisent par moins de possibilités de bien-être pour les femmes en particulier, et pour la société en général. Au cours des dernières décennies, de nombreux pays d’Afrique ont vu les capacités de leurs citoyens se développer dans les secteurs fondamentaux de la santé, de l’éducation et d’autres services sociaux. Ces améliorations ont profité aux femmes et aux filles, qui disposent aujourd’hui d’un accès élargi à l’éducation à tous les niveaux, sont en meilleure santé, mettent leurs enfants au monde en toute sécurité et ont une espérance de vie plus élevée. Les femmes subissent de graves privations en matière de santé en raison de facteurs tels que le mariage précoce, la violence physique et sexuelle, ainsi que les taux élevés persistants et inacceptables de mortalité maternelle. L’éventail des violences dont sont victimes les femmes inclut la violence domestique, la violence au sein du couple, le viol, les mutilations génitales, l’intimidation ainsi que les menaces supplémentaires à leur sécurité personnelle en temps de guerre et de conflit. En ce qui concerne l’éducation, il est remarquable de constater que la parité a été pratiquement atteinte en matière de scolarisation dans l’enseignement primaire. Toutefois, la discrimination fondée sur le sexe reste importante dans l’enseignement secondaire et supérieur. Les raisons pour lesquelles les enfants sont amenés à ne pas fréquenter l’école varient, mais elles sont souvent liées à la pauvreté, à l’origine ethnique, à l’exclusion sociale, au lieu de vie (milieu rural ou taudis), à l’éloignement géographique, aux catastrophes naturelles, aux conflits armés, au manque d’infrastructures de base et à la mauvaise qualité de l’enseignement dispensé. Ces obstacles se superposent souvent à la question liée au genre, ce qui accroît encore davantage les écarts en matière d’apprentissage. Les femmes et l’économie en Afrique Un autre facteur clé de l’égalité des genres concerne la place des femmes dans le monde du travail et dans le processus de prise de décisions économiques. Dans de nombreux pays d’Afrique, les fortes disparités entre hommes et femmes sur le plan économique et sur le lieu de travail continuent d’être la règle plutôt que l’exception. On observe ces inégalités sur l’ensemble du continent africain, tant au niveau de l’accès aux ressources économiques, de la participation sur le lieu de travail et des opportunités entrepreneuriales qu’au niveau de l’exploitation et de l’accès liés aux bénéfices tirés des ressources naturelles et de l’environnement. En outre, les femmes ont beaucoup plus de probabilités que les hommes d’occuper un emploi vulnérable, mal réglementé et offrant une protection sociale limitée. En effet, les écarts en matière d’éducation et l’inadéquation de leurs compétences avec celles qui sont exigées sur le marché du travail les poussent les femmes vers l’économie informelle. Selon des données d’enquêtes réalisées entre 2004 et 2010, on estime que les emplois du secteur informel non agricole en Afrique subsaharienne représentent environ 66 % des emplois occupés par les femmes. L’augmentation de la participation des femmes sur le marché du travail ne signifie pas pour autant que celles-ci ont un meilleur accès à des postes ou des entreprises offrant une rémunération élevée. L’écart salarial entre hommes et femmes dans les secteurs non agricoles est omniprésent sur tous les marchés de l’emploi des pays d’Afrique subsaharienne où, en moyenne, l’écart de rémunération non ajusté entre les genres est d’environ 30 %. Ainsi, pour chaque dollar gagné par un homme dans les secteurs de l’industrie manufacturière, des services et du commerce, une femme ne gagne que 70 cents. Différents paramètres influencent les écarts de revenus entre hommes et femmes, tels que l’âge, le type d’emploi, le niveau d’éducation, la parentalité et le statut marital. Selon les croyances et normes sociales africaines, la responsabilité des soins et des travaux domestiques incombe principalement aux femmes et aux filles. Ces dernières passent en moyenne deux fois plus de temps que les hommes à effectuer des travaux domestiques (soins aux enfants et aux personnes âgées, préparation des repas, travaux ménagers, corvées d’eau et de bois). En Afrique subsaharienne, dans 71 % des cas, ce sont les femmes et les filles qui sont chargées d’aller chercher de l’eau pour le foyer. À mesure que le statut économique de la femme progresse, celui de la famille tout entière s’améliore, ce qui contribue largement à réduire le fléau de la pauvreté intergénérationnelle et du faible développement humain. Par exemple, la propriété ou la possession d’un titre foncier représente, pour les femmes, une importante source de financement et une garantie d’obtention de crédit et d’accès à d’autres formes d’actifs de production. Le manque d’accès à la terre prive les Africaines d’un outil économique essentiel à l’amélioration de leurs moyens de subsistance. Le fait que les femmes ne soient pas davantage intégrées à l’économie nationale représente un coût économique élevé pour les pays concernés. Selon le présent rapport, les pertes économiques totales annuelles dues aux écarts entre les genres en Afrique subsaharienne ont atteint, entre 2010 et 2014, 95 milliards de dollars US, culminant à 105 milliards de dollars en 2014. Ces résultats confirment que l’Afrique passe à côté de son plein potentiel de croissance parce qu’une part considérable de sa réserve de croissance – les femmes – n’est pas pleinement exploitée. Représentation politique et leadership des femmes africaines La représentation politique et le leadership des femmes sont un autre facteur clé de progression vers l’égalité des genres. La participation et la représentation politiques des femmes au sein du gouvernement constituent depuis longtemps des indicateurs majeurs du niveau global d’efficacité et de responsabilité d’un pays. Dans la mesure où davantage de femmes participent à la vie politique et occupent des postes stratégiques, il est plus difficile d’ignorer ou de nier leurs droits, leurs priorités, leurs besoins et leurs intérêts. Des progrès significatifs ont été accomplis en ce qui concerne la représentation des femmes à des fonctions électives et à des postes stratégiques dans les secteurs public et privé. Certains pays affichent des résultats remarquables en termes de représentation féminine au sein des parlements et à d’autres fonctions électives. Toutefois, les structures sociales et politiques existantes continuent d’empêcher les femmes de contribuer pleinement et équitablement à l’élaboration des programmes politiques, sociaux et économiques aux niveaux national et local. Outre leur progression au sein de la vie politique, les femmes occupent davantage de postes stratégiques dans des secteurs tels que la fonction publique, les syndicats et le secteur privé ; pourtant, là encore, l’équité entre les genres peine à progresser en raison d’une résistance aux changements à la fois politique, économique et sociale. Dans le secteur privé, l’idée générale selon laquelle les entreprises dirigées par des hommes seraient plus performantes que les entreprises dirigées par des femmes n’est étayée par aucune donnée et ne justifie pas l’écart constaté en matière de leadership. Bien qu’on observe une amélioration de la tendance, le pourcentage d’entreprises dirigées par une femme continue d’osciller entre 7% et 30 %. L’élimination des écarts entre les genres en matière de leadership dans le secteur privé repose sur l’augmentation du nombre de femmes diplômées de l’enseignement supérieur en sciences et technologies. Les processus de paix sont un autre domaine majeur où s’illustrent la prise de décisions ainsi que l’exercice du pouvoir et de l’influence. Historiquement, la participation officielle des femmes à ces processus était limitée, malgré une profusion d’accords de paix sur tout le continent. Néanmoins, ces dix dernières années, le rôle des femmes dans la résolution des conflits et la consolidation de la paix s’est considérablement développé par rapport à l’époque où elles ne pouvaient influencer que de manière informelle les négociations de cessation des hostilités ou les accords de paix. Il est de plus en plus largement admis que les femmes doivent participer pleinement et officiellement aux négociations de paix, compte tenu de leur rôle dans l’instauration et le maintien de la paix. Le rôle des normes juridiques et sociales dans l’égalité des genres Les normes juridiques et sociales existantes et la manière dont elles interagissent ont un effet majeur sur l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes. On ne peut surestimer l’importance sous-jacente des normes juridiques et sociales dans des domaines tels que l’accès aux services économiques, la santé et l’éducation, pas plus que leur influence sur la violence sexiste, le mariage d’enfants et d’autres obstacles socioculturels à l’égalité des genres. Les États et les organismes régionaux africains ont mis en place un vaste éventail de normes juridiques, de précédents et de lois encourageant l’égalité des genres. La difficulté n’est pas de peaufiner les normes juridiques existantes, mais plutôt de veiller à ce que ces normes soient prônées, acceptées et intégrées aux lois et réglementations nationales, puis pleinement mises en oeuvre et appliquées. C’est le fossé entre les attentes et les droits juridiques, d’un côté, et les pratiques et comportements dominants préconisés par les normes sociales et culturelles, de l’autre, qui constitue un obstacle majeur à l’accélération des progrès en faveur de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes. Il existe un grand nombre de normes sociales qui jouent un rôle positif très important, puisqu’elles contribuent à renforcer les liens familiaux et communautaires, et favorisent la confiance et l’entraide dans les moments difficiles et en temps de crise. D’autres normes, cependant, continuent de faire obstacle à l’égalité des genres, et ce, malgré les lois et principes existants. Ces normes sociales et stéréotypes prédominants liés au genre, qui attribuent un statut, un rôle et des privilèges différents aux hommes et aux femmes, empêchent la progression vers l’égalité des genres. Selon une enquête Afrobaromètre 2015, près d’un quart des Africains n’adhèrent pas au concept d’égalité des genres, c’est-à-dire qu’ils sont opposés, voire fortement hostiles au principe fondamental d’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Ce constat requiert de mettre en oeuvre une stratégie de sensibilisation et de plaidoyer proactive sur les impératifs de l’égalité des genres en Afrique. En outre, il a été prouvé que les normes sociales qui limitent les possibilités des femmes ont en outre un effet délétère sur les hommes et les garçons, ainsi que sur l’ensemble des communautés, car elles entravent le développement humain au niveau des individus et empêchent la société de réaliser son plein potentiel de développement. Des politiques et des programmes pour lutter contre les inégalités entre les genres Les États africains ont adopté un éventail de programmes et de politiques pour lutter contre les inégalités entre les genres. Ceux-ci comportent de vastes mesures aux niveaux macro et sectoriel visant à remédier aux inégalités en ayant recours aux actions conjuguées des politiques et des institutions, comme par exemple via la politique budgétaire (notamment les subventions et les dépenses publiques), les mesures juridiques et réglementaires, les programmes réservés aux femmes et d’autres interventions ciblées. Néanmoins, les résultats de ces initiatives restent mitigés, et la portée et l’ampleur de ces mesures peuvent encore être considérablement accrues. À cet égard, nous pouvons tirer de nombreux enseignements de l’expérience de l’Amérique latine et de l’Asie. La plupart des pays africains se sont alignés sur les pratiques internationales en créant des institutions en faveur de la promotion de la femme. Ces nouveaux mécanismes institutionnels relatifs aux questions d’égalité des genres revêtent de nombreuses formes. Il s’agit notamment de ministères thématiques ou de secrétariats ministériels chargés des problématiques concernant les femmes, qui constituent dans certains pays des mécanismes institutionnels majeurs. L’élaboration de modèles institutionnels efficaces favorisant l’égalité au sein de la société doit être conçue comme une responsabilité partagée par plusieurs ministères, impliquant le secteur privé et la société civile. Les États africains ont commencé à adopter différents types de programmes de protection sociale (dont les programmes de transferts monétaires et de subventions) afin de promouvoir l’égalité des genres et la réduction de la pauvreté. Pourtant, des progrès considérables pourraient encore être réalisés, qui permettraient de développer un certain nombre de programmes de transferts monétaires et de services sociaux, lesquels auraient des retombées positives directes sur le bien-être économique et social des femmes. Ces programmes comprennent le congé de maternité rémunéré, les services de garde d’enfants ainsi que certaines formes d’aide au revenu ou de transferts monétaires pour compenser le travail non rémunéré que les femmes effectuent généralement à la maison et aux champs. Il est nécessaire de procéder à un examen des législations existantes en tenant compte des disparités entre les genres dans les domaines du droit de la famille, du droit foncier, du droit du travail et du droit coutumier, afin d’identifier et d’éliminer les discriminations persistantes à l’égard des femmes. De même, l’examen de l’environnement juridique dans le cadre duquel les femmes et les hommes évoluent dans la société révèle que des institutions du marché du travail non discriminatoires, des politiques favorables à la famille et des normes relatives à l’environnement de travail plus efficaces pourraient grandement contribuer à réduire les inégalités sociales et économiques qui touchent les femmes. Dans près de 28 % des pays d’Afrique, le droit coutumier est considéré comme une source de droit valide, et ce, même s’il viole les dispositions constitutionnelles relatives à la non-discrimination ou à l’égalité. Afin de mieux appliquer les normes juridiques régionales et internationales favorisant l’égalité des genres, de nombreux pays d’Afrique devraient plus clairement formuler, mettre en oeuvre et renforcer les lois, réglementations et statuts existants, qui sont susceptibles d’améliorer considérablement l’égalité des droits pour les femmes. Le rapprochement des lois et réglementations nationales avec les traditions et lois coutumières demeure un défi de taille. Un programme d’action pour accélérer la concrétisation de l’égalité des genres Les conclusions clés et les pistes de réflexion majeures avancées dans le Rapport sur le développement humain en Afrique 2016 fournissent un cadre stratégique et un programme d’action visant à adopter une approche plus globale et axée sur les résultats pour remédier aux inégalités entre les genres. Le Rapport propose quatre grands « axes » offrant des recommandations concernant les politiques et les programmes susceptibles d’accélérer la concrétisation de l’égalité des genres, d’intégrer pleinement la problématique hommes-femmes au sein du programme de développement humain au sens large et de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063

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