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Abstract

Les pratiques alimentaires et leurs représentations sont ancrées dans l’évolution de la société, mais aussi dans les propriétés sociales (sexe, âge, position sociale…) et dans le cadre de vie des consommateurs. L’alimentation est aussi l’objet de multiples recommandations et normes sociales, qui ciblent en premier lieu les femmes, aussi bien pour ce qui concerne leur propre alimentation (et leur apparence corporelle) que celle de de leur famille. Comment ces recommandations ont évolué au cours des dernières décennies ? Comment les femmes se les approprient-elles et comment les mettent-elles en pratique ? Quatre recherches menées en sociologie viennent apporter un éclairage sur les processus de diffusion et de réception des normes alimentaires. L’analyse de la presse féminine depuis la Seconde Guerre mondiale montre que l’alimentation et le corps des femmes sont l’objet de normes de plus en plus exigeantes, qui viennent encadrer l’avènement d’une consommation de masse et la libération du corps des femmes. Ces normes entrent en concurrence avec d’autres prescriptions diffusées par différents canaux, en particulier le milieu médical. Les achats alimentaires des ménages reflètent les tensions entre recommandations et vie de tous les jours, mais sont aussi largement structurés par le cycle de vie. Les événements de la biographie familiale ou professionnelle sont des moments de plus grande sensibilité aux prescriptions dont chacun s’empare selon sa position sociale. On le voit particulièrement bien dans le cas des femmes enceintes : la grossesse n’annule pas les différences sociales. Même dans le cas d’une norme très consensuelle comme le rythme des repas des enfants, le respect de la norme suppose un important travail domestique et parental, dont témoigne l’organisation des petits déjeuners dans des ménages modestes.

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