Files

Abstract

Cette contribution s’appuie sur une relecture d’une enquête officielle sur le travail, décidée en mai 1848. Elle examine le contexte dans lequel le projet prend naissance comme substitut à la création, réclamée par les socialistes parisiens, d’un ministère du Travail. Elle analyse les conceptions du travail qui sont à l’œuvre dans le questionnaire proposé et les effets attendus de son administration au sein de commissions « paritaires » réunies dans chaque chef lieu de canton sous l’autorité des juges de paix. L’examen des débats autour de la mise en place de cette enquête permet de montrer que loin d’être fortuits, les rapports travail/territoires sont constitutifs des représentations du travail et des espoirs de réforme sociale qui s’attachent à l’enquête. À terme, le choix d’étendre l’enquête à l’ensemble du territoire national, pour contrer les demandes parisiennes, et de retenir le canton comme circonscription susceptible d’offrir les conditions d’une médiation sociale, a contribué à vider le projet de ses objectifs premiers. Sous l’impulsion de la notabilité provinciale, le travail ouvrier s’est trouvé immergé dans une France rurale dont les défenseurs se sont employés à soutenir une conception du travail agricole qui n’avait pas grand-chose à voir avec le travail salarié.

Details

PDF

Statistics

from
to
Export
Download Full History